Homodesiribus

dimanche 15 avril 2012

Mark Morrisroe, 1959 - 1989. Malden, Massachusetts, USA

Mark Morrisroe était un artiste américain performer et photographe. Il est connu pour ses performances et photographies au sein de la scène Punk de Boston dans les années 70 suivi par un boom dans monde de l'art du milieu et à la fin des années 80 à New York. A sa mort, il a laissé plus de 2000 pièces.

Né d'une mère toxicomane, Morrisroe a quitté la maison et a commencé à se prostituer sous le nom de Mark Dirt à l'âge de 15 ans. Sa mère était locataire d'un appartement appartenant à Albert DeSalvo, l' étrangleur de Boston, et il a été dit que Mark était le fils illégitime de DeSalvo.

Untitled (Self Portrait),1976

Quand il a eu 17 ans, un de ses clients mécontent lui a tiré dans le dos, lui laissant une balle dans la colonne vertébrale pour le reste de sa vie. Cette expérience marqua son art car il photographia souvent de jeunes prostitués et utilisa des radiographie de la balle dans son corps pour ses oeuvres.

Morrisroe suivit des cours à la School of the Museum of Fine Arts de Boston , où il se lia d'amitié avec plusieurs artistes, parmi lesquels Nan Goldin, David Armstrong, Philip-Lorca diCorcia. Son petit ami de l'époque était le photographe Johnathan Pierson, qui changea plus tard son nom pour Jack Pierson.

Durant ses années d'étude, il a joué comme drag-queen dans sa propre création nommée Sweet Raspberry et co-fondât un magazine appelé Dirt Magazine avec son ami Lynelle blanc. Ce magazine était composé de fausses nouvelles et de potins sur les célébrités, les bandes et d'autres personnages célèbres de Boston.

Dirt magazine

Sa carrière en tant que photographe a commencé quand il reçut un Polaroid Model 195 Land camera.Il expérimenta des techniques de développement inhabituelles avec le soutien de la société Polaroid qui le fournissait en matériel et produits chimiques. On doit à Mark Morrisroe le procédé du «sandwich», superposition d’un négatif couleur et de sa reproduction en noir et blanc. Ses clichés s’en trouvent adoucis, quasi picturaux. Il considérait ses tirages comme des objets picturaux, utilisant de nombreuses techniques comme le collage, la peinture, le griffonage.

1982

L’Américain aimait annoter ses images directement sur les tirages, laissant des commentaires, des notes biographiques et des dédicaces sur les côtés de ses polaroid. Figure de la scène punk des années 70 et 80, il a beaucoup photographié ses amis. Son oeuvre est également une oeuvre narcissique qui comprend énormément d'autoportrait, tout au long se sa carrière, il s'est photographié, souvent nu, faisant de son corps et de sa vie l'épicentre de son oeuvre.

Blow both of us, I and Gail Thacker, 1978 Summer, 1986.

Untitled, self portrait at home, 1978

Self portrait to Brent, 1982

Untitled, 1986 (self-portrait with head and torso in 3-4 view)

Self Portrait, 1980

A la fin de sa (courte) vie, l’artiste a beaucoup utilisé le photogramme: des objects ou des découpages directement posés sur du papier sensible (à la manière des schadographies de Christian Schad). Ici, des figures de magazines pornographiques, en 1987.

Foule d’autoportraits et de corps nus figurent dans l’œuvre de Morrisroe. L’homme n’a jamais arrêté de se photographier, même en train de mourir du SIDA, le corps décharné, à l’âge de trente ans en 1989 à New York.

Untitled (Self Portrait), 1989

Ses cendres ont été dispersées à McMinnville, Oregon sur la ferme de son dernier petit ami, Ramsey McPhillips. Sa renommée n'a cessé de croître depuis sa mort. Il est considéré comme l'un membre de l '«école de Boston» et son travail se trouve dans de nombreuses collections importantes, y compris celle du MOCA de Los Angeles. La succession de Mark Morrisroe (Collection Ringier) se trouve actuellement à la Fotomuseum Winterthur.