.
.
.
.
"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
.
.

vendredi 10 mars 2017




Alfred Courmes. 1898-1993. France








Alfred Courmes par Robert Doisneau devant son tableau Saint Sébastien (marin)




Parfois surnommé « l’ange du mauvais goût » pour ses tableaux provocateurs, Alfred est né dans le Var, à Bormes-les-Mimosas, le 21 mai 1898. En 1919, il rencontre le peintre Roger de La Fresnaye (1885-1925) qui l’initie au cubisme, une manière qui influence incontestablement le jeune artiste dans sa première période (1919-1925). Il se passionne ensuite pour le détournement audacieux, toujours humoristique, parfois obscène, de grands sujets religieux ou mythologiques.

Ainsi, en 1935, son saint Sébastien porte un costume de matelot et exhibe son anatomie et des fixe-chaussettes. En 1937, il flanque la Vierge Marie du bébé Cadum qui triomphe dans la publicité de l’époque. Il utilise le même procédé en 1968 dans la Pneumatique salutation angélique : une Sainte Vierge aux allures de midinette est associée au Bibendum Michelin qui court un lis à la main. L’antipoésie d’Alfred Courmes dénonce ainsi le factice de toute une partie de l’art de son siècle.

Par contre, ses portraits sont exempts de toute ironie provocatrice. Pendant l’été 1926, il est un hôte assidu de la villa de Pramousquier et il brosse le portrait de Peggy Guggenheim à Paris. L’œuvre marque un tournant important dans l’évolution de cet artiste, admirateur des maîtres flamands et italiens, fortement influencé par la technique cubiste, mais tenté par un retour au figuratif.




Roger de La Fresnaye, 1885-1925. France


Cubisme




Autoportrait, 1906







La Conquête de l’air, 1913. Huile sur toile. New York, Museum of Modern Art







Homme assis, 1914. Huile sur toile, 131 × 162 cm. Musée des beaux-arts de Rouen







Les baigneurs, 1912. Huile sur toile, 162 x 130 cm, National Gallery of Art, Washington DC.







Le magicien, 1921. Huile sur toile. Musée National d'Art Moderne de Paris







Le Bouvier, 1921. Huile sur bois . Musée d'Art moderne de Troyes, France.







Le patient, 1922. Gouache, 24 x 21 cm. Musée d'Art Moderne de Troyes, France







Les palefreniers, 1922 . Huile sur toile, 31,5 x 24,6 cm. Kunstmuseum Bern  (Suisse)







L'écossais, 1923. Gouache et crayon, 21,1 x 25,3 cm







Dessin érotique


*****

Alfred Courmes



Années 20





Groupe au lavandou, la piété filiale, 1921. Huile sur toile, 98 x 130 cm. Collection particulière



Né le 21 mai 1898 à Bormes-les-Mimosas, Alfred Courmes a suivi ses études secondaires au lycée de Monaco. Son père, officier de marine, l’encourage dans son envie d’embrasser une carrière de peintre. Après la première guerre mondiale, il rencontre le peintre Roger de La Fresnaye dont il sera le seul disciple. Cette rencontre façonnera sa carrière d’artiste. Ils auront ensuite une correspondance autour du travail d’Alfred : Le maître et l’élève. Ces lettres font partie des archives du centre Georges Pompidou.





Groupe à la plage, 1921. Dessin mine de plomb, 15 x 25 cm. Collection particulière







Groupe à la plage, 1926. Huile sur toile, 73 x 92 cm. Collection particulière








Couple à la bicyclette, 1925. Huile sur toile. Collection particulière







Le baron Bentz, 1925. Huile sur toile, 92 x 73 cm. Collection particulière







L'étrangleur à la casquette rose, 1925. Huile sur toile, 130 x 97 cm. Collection particulière







Deux hommes qui se battent, 1926. Huile sur toile, 92 x 60 cm. Collection particulière



Entre 1920 et 1925, il s’établit au Lavandou puis vient à Paris où il présente ses toiles aux salons des Indépendants et d’Automne. En 1926, il peint le portrait de Peggy Guggenheim. L’année suivante, Alfred Courmes s’installe à Ostende (Belgique) où il fait la connaissance d’Ensor, de Permeke et de Labisse. Il s’imprègne, en même temps, de la peinture de Van Eyck, Holbein, Dürer, de Vinci, Raphaël, Brueguel, en visitant régulièrement les musées de Gand, Anvers, Bruxelles, Bruges. Cette confrontation entre le classicisme et cette vision surréaliste et expressionniste seront des références permanentes pour Courmes. Sa première exposition personnelle a lieu à la galerie du Montparnasse la même année.




Portrait de Peggy Guggenheim, 1926. Huile sur toile. Musée franco-américain du château de Blérancourt








La marchande de fruits, 1927. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Collection particulière







Situation macabre, homme accidenté par une scie à bois, 1927, huile sur toile, 60,2 x 73 cm. Collection particulière







La vieille coquette, 1928. Huile sur toile, 92 x 73 cm. Collection particulière







La ferme flamande, 1928. Huile sur toile, 91 x 73 cm. Collection particulière







Cheval au concours, 1928. Mine de plomb, 22 x 16 cm. Collection particulière







L'homme blessé, 1929. Huile sur toile, 60 x 73 cm. Collection particulière (hommage à Roger de La Fresnaye.)







Ostende, lendemain de carnaval, 1929. Huile sur papier marouflé sur toile, 71 x 89 cm. Collection particulière




« J'ai tenté, recevant la leçon de Roger de La Fresnaye, de travailler sur des compositions durables, de faire de la peinture d'histoire, de m'obstiner sur la peinture de chevalet,  travaillant en à plat, sur deux dimensions, dans le sens d'une hiérarchie qui s'établit entre les peintres, vers le plus difficile, le plus relevé, ce que, dans le métier on désigne par l'art de peindre l'histoire. Pourquoi ? Parce que, avant tout, il faut peindre la nature humaine, dans son contexte humain, dans ses paysages, dans ses fabriques, c'est à dire dans ses architectures, ses costumes, son environnement... C'est cela que je considère comme le métier de peindre, dans sa complexité et dans toutes ses implications de la condition humaine. » Alfred Courmes






Du vélo, elle en veut, 1929. Huile sur toile, 55 x 45 cm. Collection particulière





Années 30



En 1930, il s’installe définitivement à Paris. Il reçoit en 1936 le prix Paul Guillaume, partagé avec Tal Coat. Ce succès lui permet d’obtenir une commande en 1937, Le toucher, pour le pavillon de la manufacture de Sèvres à l’exposition internationale de Paris. En 1938, Albert Sarrault, Ministre de l’éducation nationale lui propose la décoration murale de la salle à manger de l’Ambassade de France au Canada ( Ottawa ), sous la direction de l’architecte Eugène Baudoin et en compagnie de quatre autres artistes, tous Grand prix de Rome et issus de la Villa Médicis : Louis Leyge, Charles Pinson, Robert Cami, André Lizette-Lindet. 

Eugène Baudoin lui demande un ensemble de 120 mètres carrés peint à la cire et dont le thème sera la France heureuse. Ce travail lui demandera pratiquement deux ans et sera signé la veille de la seconde guerre mondiale. Cette fresque a été restaurée par Jean-Paul Ledeur, de 1982 à 1984, grâce à l’initiative et à l’enthousiasme de leurs Excellences Messieurs Beliard et Cabouat Ambassadeurs de France, avec le soutien du ministère des affaires étrangères.





Alfred Courmes à l’Ambassade de France au Canada ( Ottawa ), 1938-39







La France heureuse, 1939, peinture à l'encaustique sur plâtre, panneau principal






Mur Ouest,  Les conscrits.






Etude préparatoire, 1938. Gouache sur papier






Etude préparatoire, 1938. Gouache sur papier







Saint Sébastien aux fléchettes, 1934. Huile sur toile, 65 x 54 cm.







Saint Sébastien (marin) , 1934. Huile sur toile, 165 x 59 cm. Musée National d'Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris







Premier croquis de Saint Sébastien, 1931. Collection particulière



« A propos de mes "Saint Sébastien", il y a au départ la volonté d'un travail rigoureux de peinture. Je voulais peindre des nus d'hommes. J'en ai donc réalisés de face, puis de dos. Je les ai, composant mes toiles, inscrits dans un contexte et une "histoire". Je leur ai donné une identité en les rattachant à la "légende" de saint Sébastien. Il s'agit d'un saint très populaire qui a servi de prétexte aux peintres de la Renaissance pour peindre le nu masculin ». Alfred Courmes.






Dessin préparatoire







Etude préparatoire pour le Saint-Sébastien   Les jambes de Saint Sébastien, 1934, Coll. part.







Ex Voto à Saint-Sébastien, 1935. Huile sur toile, 146 x 114 cm. Collection particulière







Vierge à l'escalier, 1935. Gouache







Non, Persée ne délivrera pas tout de suite Andromède, il lui joue un petit air de flûte, 1935. Huile sur toile







Étude pour " Persée et Andromède", 1935







Le départ à la guerre (gare de l'est), 1939. Huile sur toile, 130 x 89 cm. Collection particulière





Années 40




Le départ à la guerre, 1940. Huile sur toile, 115 x 45 cm. Musée Municipal de Poitiers




En 1941, Courmes organise des conférences et des expositions pour l’association Travail et Culture, aux cotés de René Huyghe, Germain Bazin, Picasso, Léger…

A la libération, il participe aux salons d’Automne et des Indépendants ; en 1946 à l’exposition Surréaliste de Lille avec Magritte et son ami Clovis Trouille, puis à partir de 1957 expose régulièrement au salon de Mai, invité par Gaston Diehl. En 1965, une de ses toiles figure à la biennale de Sao Paulo ( Brésil ) et on le retrouve en 1971 lors de l’exposition Les Autres organisée par Yves Hamon, à Bordeaux.






Place cubiste, 1940. Huile sur panneau







Combat de tritons, 1946. Huile sur panneau, 38 x 46 cm. Collection particulière









Œdipe et le Sphinx (version scoute), 1944. Huile sur toile. Collection particulière







Le Sphinx acétylène, 1944. Huile sur toile, 125 x 85 cm. Collection particulière







Œdipe et le Sphinx , 1945. Huile sur toile, 92 x 73 cm. Collection particulière







La sirène au loup noir, 1949. Huile sur toile, 114 x 146 cm. Collection particulière





Années 60




45% DE B.A., 1961. Huile sur toile, 162 x 130 cm. Collection particulière







A la recherche du dieu blanc, 1961. Encre de Chine







La chute d'Icare ou La petite chute d'Icare avec une sirène, 1963. Huile sur toile, 33 x 55 cm. Collection particulière








Œdipe aveugle et sa fille Antigone. J'ai mal occu....j'ai mal occupé ma jeunesse,1962, huile sur toile, 112 x 146 cm. Collection particulière 







Le radeau de la Méduse, 1963. Huile sur toile, 200 x 255 cm. Collection particulière



La tête humaine du rat est le portrait d'Alain Bombard, médecin et biologiste français (Paris 1924 - Toulon 2005) célèbre pour avoir été naufragé volontaire en Méditerranée en en Atlantique pour étudier les conditions de survie   en pleine mer après naufrage. Le récit de sa traversée, Naufragé volontaire, publié en 1953, constitue un précieux témoignage sur les conditions de survie en mer.






La sirène (Etude pour le radeau de la méduse), 1963







Tête de méduse (Etude pour le radeau de la méduse), 1963







La flor scandale , 1964. Huile sur panneau de bois, 37 x 45 cm. Collection particulière







Dame journaliste bousculée par un personnage comique, 1964. Aquarelle, encre et lavis d'encre sur papier







La chute d'Icare. Non, non... et non elle ne tolérera jamais qu'il fasse l'aéroplane, 1964. Huile sur toile, 97 x 130 cm. Collection particulière







Elle n'a pas besoin d'un casque pour lui éteindre son incendie, 1966. Huile sur toile, 73 x 92 cm. Collection particulière







Rencontre De Tritons, 1966. Huile sur toile, 73 x 92 cm. Collection particulière 







Dessin préparatoire







L’intervention de l’armée est demandée, (2 panneaux), 1969. Huile sur toile, 54 x 69 cm. Musée d'Art moderne de la ville de Paris



Dans son tableau intitulé L'intervention de l’armée est demandée, réalisé en 1969, Alfred Courmes mêle avec une certaine insolence des militaires en costumes, des corps nus et un nourrisson. Il illustre par un diptyque une situation en deux temps : dans le premier volet, l’armée est demandée, dans le second, elle « refuse d’intervenir ». L’œuvre reflète le climat antimilitariste de l’époque






La pneumatique salutation angélique, 1968. Huile sur toile, 100 x 85 cm. Fonds National d'Art Contemporain en dépôt au Musée La Piscine, Roubaix







Dessin préparatoire





Années 70





Elle vous l'allumera, 1972. Huile sur toile, 114 x 146 cm. Collection particulière1




Courmes est reconnu comme précurseur d’une génération de jeunes peintres qui exposent avec lui , à la Galerie Nationale du grand Palais en 1972, dans l’exposition 12 ans d’art contemporain , et reçoit le prix Panique. Il sera présent à l’exposition Mythologies Quotidiennes au musée d’art moderne de la ville de Paris en 1976, ainsi qu’à l’exposition les réalismes entre révolution et réaction 1919-1939, au centre Georges Pompidou.Il faut attendre 1977 pour voir sa première grande exposition particulière à la galerie Jean Briance. Il reçoit le prix Dumas-Millier de l’institut de France en 1978, avant de nouvelles expositions personnelles : En 1979 musée de la peinture de Grenoble, Serpentine Gallery à Londres ; en 1982, 1986, 1987 à la galerie Jean Briance ; en1986, 1988 à la galerie Berggruen; en1989 aux musées de Roubaix et Poitiers, au musée Saint Roch d’Issoudun et au Centre Georges Pompidou.

Il est nommé Chevalier de la légion d’honneur en 1991.Ses œuvres sont exposées, entre autres, aux musées de Poitiers, Roubaix, Centre Georges Pompidou, Issoudun, Alger, Boulogne-Billancourt….

Il vit et peint jusqu’à sa mort le 8 janvier 1993.





Antigone et son papa, 1973. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Collection particulière







. Dame journaliste bousculée par un personnage comique, 1974. Eau-forte sur papier japon 







Saint Sébastien de dos à l'écluse Saint-Martin, 1974. Huile sur toile, 130 x 89 cm. Collection particulière







Amazones au repos - Papotages, 1977. Gouache sur papier, 37 x 51 cm. Collection particulière







St Roch, 1977. Huile sur toile, 162 x 63 cm. Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun



Né en 1295, Saint Roch était le fils d’un gouverneur de Montpellier. Ses parents, âgés, obtinrent sa naissance par de persévérantes prières, se promettant de donner à Dieu l’enfant qu’il leur accorderait. Il se signala en grandissant par une grâce spéciale d’hospitalité envers les pauvres et les voyageurs. A la mort de ses parents, il avait 20 ans; il décida alors de vendre ses biens, de se faire pauvre du Christ à l’exemple de Saint-François d’Assise. Il entra dans le Tiers-Ordre, et, vêtu en pèlerin, il prit le chemin de Rome, en demandant l’aumône. La peste sévissant en Italie, il se dévoua aux soins des pauvres pestiférés et à son contact, il eut beaucoup de guérisons. Il y vécut trois ans sans faire connaître son nom, ni son origine. Atteint lui-même de la maladie, il se retira, mourant, dans une cabane de son pays où un chien lui apportait chaque jour un petit pain. Miraculeusement guéri, il reparut à Montpellier comme un étranger. Il fut mis en prison comme espion et y mourut au bout de cinq ans après avoir reçu les sacrements.

Saint Roch est le protecteur invoqué lors des épidémies de peste, depuis le concile de Ferrare, après les graves ravages de ce mal venu d'Orient et transmis par les marins, en particulier à Venise, Marseille, Lisbonne, Anvers et en Allemagne... Sur le tableau peint en 1669 par Daniel Hallé (1614-1675), un ange montre le ciel à saint Roch; l'autre se penche sur le bubon qui vient d'apparaître sur la cuisse. Son chien qui lui apportait de la nourriture dans son isolement, est représenté à ses côtés.





Daniel Hallé, Saint Roch, 1669





Le chien de Saint Roch













Pourquoi…? toujours faire la brouette! Non. Non. Essayez l'escarpolette, 1978. Huile sur toile, 92 x 73 cm 




Années 80




Le Lever de l'Opulente Marie 1982. Huile sur toile








Le radeau de la petite méduse aztèque, 1987. Huile sur toile, 114 x 146 cm. Collection particulière (à droite, portrait d'Alain Bombard)







La Sainte Famille sponsorisée, 1989. Huile sur toile, 195 x 130 cm. Collection particulière








Gouache préparatoire





Années 90




Combat de tritons, 1991, huile sur toile, 73 x 92 cm. Collection particulière






Combat de tritons, 1943. Dessin



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire